vendredi 20 décembre 2013

BRUNO va voir sa belle


BRUNO va voir  sa belle

 

 

 

 

 

Nous y voilà enfin, Jeannot viens de me confirmer pour cet après midi, je vais enfin voir mon « peut être » futur étron, il n’y a  plus qu’à patienter jusque vers 14h.

Je prépare mon équipement, casque, blouson, gants, tout est ok, paré pour l’essai.

Pffffffffff je regarde la pendule, j’ai l’impression que les aiguilles tournent à l’envers,

voilà  mon Jeannot qui arrive avec son poil à fuel de 320 000 kms, pas de clim, pas de vitres électriques, direction assistée par les bras du chauffeur  tu crois que le moteur est à coté de toi tellement ça vibre et ça fais du bruit, mais non, il est en place, tourne comme une horloge, pas une goute d’huile n’ose en sortir de peur de voir la pâte à joints magique de Sir Jeannot.

Bref de la bonne vieille caisse des années 80.

 

Jeannot me fais le topo de tout ce que lui a fait sur la moto, et  plus on roule en parlant plus je me dis que ça devrais le faire, reste juste qu’il va falloir négocier un poil sur le prix, il m’en manque un peu, mais j’ai confiance, attention ,quand je parle de négocier, c’est pas les mêmes négos qu’avec Maryse ! houlà !!! Je vous voyais déjà partir en live avec vos esprits tordus par la télé réalité !!! 

 

Monsieur nous guette sur le perron de sa maison, Robert de son petit nom, chaude poignée de main, déjà quand je vois son gabarit, au niveau de la moto ça devrais aller, il n’est pas plus grand que moi  et un peu plus sec, donc si lui arrive à l’emmener pourquoi pas moi ? Bon alors ! Elle est où cette belle ??? Je tiens plus on dirait un ados qui viens d’avoir sa première érection, sans le final, ça ferait désordre dans mon jean propre !!!

 

Merde, il nous paie un café avant d’aller vers le garage, bon tant pis, allons voir les factures, discutailler, et boire un jus avant de regarder la machine sous tout les angles,

Tout le monde s’assoie, sa gentille femme, Jacqueline nous sert.

Je regarde les factures de long en large, pendant que Jeannot taille la bavette avec Robert,

et  à part me dire que je serais bien mieux dans le garage, je survole tout ça en espérant qu’ils vont se dépêcher de finir leur cawa, avant que j’aille chercher une perfusion pour leur faire passer leur dose de caféine en intraveineuse, je te jure, les quinquagénaire, y a plus moyens d’en tirer quelque chose !!

 

Ouf, enfin, on se lève, direction le garage, voilà mon érection d’ados prépubert qui reviens !!

Ahhhhhhhhh quelle est magnifique !! Jeannot ne m’avait pas menti ,dans un état proche du neuf, tout y est ,le pot ,reste plus qu’à l’écouter chanter, les pneus neufs, durites type aviation devant , franchement superbe tout ça, pas une rayure, les chrome brille, je vois mon sourire de demeuré dedans, il la mets en route et là, magie ! Même à froid ça tourne rond, j’entends le moteur chanter et je me  vois déjà à son guidon !

Bon mon Bruno arrête de sourire comme un idiot si tu veux négocier et tiquer sur quelque chose, sinon tu ne va pas être crédible. Il me manquerait plus que je tache mon jean et là c’est mort !!!

 

Pendant que j’inspecte la brèle de long en large, je les vois tout les deux discuter dans mon dos, et  j’ai beau chercher je ne trouve rien à redire, aie, va falloir que je fasse du charme à Jacqueline ??? Non parce que Robert ça pourrait être mal interprété !!!

Robert viens vers moi, me demande combien je pourrais lui en proposer, chance inespérée,

je lui propose la somme que j’ai pu obtenir après d’âpres négociations avec Maryse dans l’intimité, ça fais un peu moins que son prix de départ, je le vois partir dans la cuisine, je regarde Jeannot, il me fais un clin d’œil, je vois mon Robert revenir et me dire avec un sourire jusqu’aux oreilles, « affaire conclue ! Bruno ».

Je suis prêt à hurler de joie, mais non, reste zen, on va sortir le carnet de chèque, les papiers de ventes, je pourrais exulter au retour, quand je serais enfin à son guidon !!!

 

Ah oui, vous vous demandez pourquoi je n’ai pas demandé pour l’essayer, je lui fais confiance, il n’y a vraiment aucun problème je la sens bien cette moto, et puis mon attribut masculin étant  dans tout ses états, ça  m’aurais surtout gêné pour être bien à l’aise calé contre le réservoir, arf ça c’est ballot, vous allez devoir attendre mes prochaines péripéties pour la ramener chez moi et peut être une future balade !! 

Allez ne soyez pas amère, juste un peu de patience, à très vite !

 

© Jean-luc DESQUINES

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